Pour Artistes

Un·e diffuseur·euse de danse est une personne qui produit un évènement de danse pour un public. Iel choisit les spectacles, organise les contrats et les horaires avec les artistes et les salles, promeut les spectacles et gère la vente de billets.

Un·e diffuseur·euse travaille tout au long de l’année pour voir autant de spectacles que possible, et pour bien suivre et comprendre les tendances et développements artistiques. Iel voyage pour voir des spectacles dans des festivals, découvrir de nouvelles créations, rencontrer des artistes et échanger avec des collègues.

Fort·e de cette information artistique, iel fait des choix qui tiennent comptent du volet affaires de leur organisme, y compris :

• Les projections et contraintes budgétaires (cout du spectacle, nombre de présentations possible)
• Les contraintes d’horaire (disponibilité de la salle, disponibilité des artistes)
• Le marketing et développement de public (vendre le spectacle au public, développer de nouveaux publics)
• L’équité et la représentation (une programmation au reflet de la diversité de la communauté que l’organisme dessert, un soutien aux artistes ciblé·es par l’équité)
• Les besoins des artistes que l’organisme accueille

Parce qu’il y a tellement d’éléments à considérer, le·la diffuseur·euse fixe souvent sa programmation une année ou deux à l’avance.

Une part importante des activités du Réseau CanDanse est notre programmation assidue de réunions. Lors de ces rencontres, chaque personne partage de l’information sur les artistes et les nouvelles créations dans leur communauté. Pour aider les membres à se tenir au courant, et pour donner l’occasion aux artistes de se présenter en spectacle au-delà de leur communauté, nous encourageons les membres à promouvoir les artistes qu’iels aiment dans le Réseau, et à travailler en partenariat pour des commandes et des projets de tournée.

Même si nous apprenons beaucoup l’un·e de l’autre, chaque diffuseur·euse s’en tient au mandat artistique de leur organisme. Par exemple, un organisme peut avoir le mandat de soutenir et présenter la danse sud-asiatique, alors qu’un autre crée des occasions pour les jeunes et les artistes émergent·es.

C’est une question complexe, sans réponse claire. Nous aimerions vivre dans un monde où chaque artiste est justement rémunéré·e pour se présenter en spectacle, mais ce n’est malheureusement pas le cas. La réalité, c’est que les diffuseur·euses ont des budgets annuels limités, et qu’il y a beaucoup plus d’artistes qui créent qu’il y a d’occasion de se présenter en spectacle.

Nous encourageons toustes les artistes à commencer par le réseautage et le développement de relations professionnelles. Les diffuseur·euses travaillent activement à voir autant de danse et à rencontrer autant d’artistes que possible. Si vous souhaitez apprendre à connaitre un·e diffuseur·euse, ajoutez-les à vos activités de marketing par courriel et dans les réseaux sociaux. Vous pouvez toujours envoyer un courriel de présentation à une personne avec des informations biographiques pertinentes, des liens et une invitation à votre spectacle. Et sentez-vous aussi à l’aise de vous présenter en personne lors d’évènements de danse dans la communauté. Vous serez chaudement accueilli·e.

Nous savons que le réseautage prend beaucoup de temps et d’énergie. Pour être efficace, adressez-vous à des diffuseur·euses qui présentent des spectacles d’un style complémentaire au vôtre. Une fois que vous ouvrez le bal et qu’une personne vous voit en spectacle ou vous parle de votre travail, elle sera heureuse de partager ses impressions et de suggérer d’autres diffuseur·euses ou occasions qui pourraient vous convenir. Cela peut prendre plusieurs années à connaitre un·e diffuseur·euse avant qu’iel vous présente en spectacle. Chaque membre CanDanse est encouragé·e à défendre les artistes qu’iels aiment de leur communauté auprès de leurs collègues du pays lors de réunions de programmation. Alors, avoir une relation avec un·e diffuseur·euse est déjà un excellent moyen de faire connaitre votre travail à travers le territoire.

Nous vous assurons qu’iels ne veulent pas être impoli·es. Le·la diffuseur·euse reçoit beaucoup d’invitations, et n’a pas le temps de répondre à tout lors d’une journée de travail. Si vous êtes actif·tive dans votre communauté de danse, virtuellement et en personne, soyez assuré·e que la personne que vous tentez de joindre découvrira votre travail. Et s’il vous plait, inscrivez les diffuseur·euses à vos listes d’envoi.

La majorité des organismes membres du Réseau CanDanse sont des OBNL qui reçoivent des bourses annuelles du Fonds du Canada pour la présentation des arts du Patrimoine canadien. Ils cherchent des subventions additionnelles d’organismes subventionnaires et de fondations, y compris le Conseil des Arts du Canada, les conseils des arts provinciaux et municipaux, et les fondations privées caritatives. Ils tiennent aussi des campagnes de financement parmi leurs client·es et mécènes. Certains diffuseur·euses travaillent pour des salles et des organismes municipaux, et reçoivent des fonds directement de la municipalité qui les engage.

Pas du tout ! Comme tous les organismes à but non lucratif, le·la diffuseur·euse n’est pas motivé·e par le profit comme une salle commerciale ou un·e producteur·rice privé·e. Chaque diffuseur·euse travaille avec un budget composé de subventions et de dons, et iel alloue des sommes pour payer les dépenses de la présentation et du fonctionnement de leur organisme. Typiquement, un budget de diffusion est conçu pour atteindre le seuil de la rentabilité ou pour être déficitaire. Les revenus de la billetterie ne constituent qu’une petite portion d’un budget global de présentation. Parce que la vente de billets n’est pas le moteur décisionnel principal, le·la diffuseur·euse a la liberté de présenter des spectacles qui n’attirent pas forcément de foules. Nous pouvons ainsi prioriser l’art plutôt que le profit.

Voilà une autre question complexe. Tellement qu’en 2006, nous avons engagé une équipe de consultant·es à faire une étude triennale sur les cachets pour la présentation de danse professionnelle au Canada dans l’objectif de fixer des normes. Vous pouvez lire le rapport d’étude complet ici.

Après des recherches de longue haleine, l’équipe a conclu qu’il y a trop de variables pour établir des normes nationales de cachets pour la diffusion. Par exemple, les organismes qui travaillent avec des artistes émergents choisissent de payer des cachets moins importants pour plus d’occasions de présentation. D’autres choisissent de présenter moins de spectacles et d’offrir de plus grands cachets. L’équipe de consultant·es a suggéré que nous a) fixions de meilleures pratiques et b) améliorions la communication entre artistes et diffuseur·euses pour la négociation de cachets.
Nous avons ainsi travaillé avec des artistes du pays pour créer l’Outil de négociation de cachet ainsi qu’un exemple de budget. Ces documents datent, mais demeurent pertinents. Nous avons aussi tenu une série d’ateliers « budgets en bataille » pour les artistes et les diffuseur·euses pour favoriser une compréhension réciproque sur la répartition des dépenses d’un spectacle, et pour montrer que les diffuseur·euses ne profitent pas au détriment des artistes. Nous espérons que ces outils vous seront utiles.

Il y a trois façons que les diffuseur·euses aident les artistes.

En premier lieu, comme nous l’avons décrit, chaque membre partage de l’information sur les artistes de leur communauté.

En second lieu, les diffuseur·euses CanDanse forment des partenariats pour la commande de nouvelles créations, le financement de projets d’échange en création, et l’organisation de tournées.
En dernier lieu, les membres du Réseau identifient et discutent des questions qui touchent l’ensemble du secteur qui doivent être étudiées à l’échelle nationale, notamment : l’élaboration de meilleures pratiques et d’un Code d’éthique ; l’avancement des pratiques d’équité, de diversité et d’inclusion pour les politiques organisationnelles et la programmation ; la rédaction de politiques et de procédures pour promouvoir la civilité et prévenir le harcèlement.

Chaque membre CanDanse a une responsabilité envers les subventionneurs d’assurer que leur programmation reflète la diversité de leur communauté. Le Réseau CanDanse révise actuellement son Code d’éthique pour inclure un engagement à la représentation équitable dans la programmation, ainsi qu’au perfectionnement et aux échanges soutenus en matière d’EDI. Vous pouvez en savoir plus sur nos objectifs et notre plan d’action pour l’inclusion et pour lutter contre le racisme sur notre page Accueil/Qui sommes-nous.

Le Réseau CanDanse a un Code d’éthique que toustes les membres en règle signent à chaque année. Si vous avez un problème lors d’un contrat avec un·e diffuseur·euse CanDanse, vous pouvez nous en aviser. Vous pouvez consulter notre Politique de résolution de plaintes ici, qui décrit comment rapporter une plainte, ainsi que le processus de résolution.

Dans une perspective plus large, nous reconnaissons qu’il n’y a pas une instance centralisée pour recevoir les plaintes de harcèlement et autres d’artistes indépendant·es sous contrat. Cela crée un vide où les artistes sont sans recours, un problème que nous considérons comme dangereux. Dans notre plan stratégique quinquennal (à partir de 2022-2023), CanDanse prévoit travailler avec des organismes de services nationaux en danse pour trouver des solutions à ce problème et développer des ressources collectives pour les artistes qui amélioreront les conditions de travail pour l’ensemble du secteur. Nous mettrons à jour ces informations au rythme de nos progrès.